Dans les moments de doute, il n’a jamais douté. Le cinéma serait son destin, le jeu son royaume, héros son emploi. En endossant le costume bien coupé de Largo Winch, Tomer Sisley a démontré la justesse de ses convictions. Éloge de la méthode Coué. La première fois que je rencontre Tomer Sisley, né Gazit, c’est au Brésil, État du Mato Grosso. Nous sommes en 2008. Il marche sur le sable, porte un t-shirt bleu clair très moulant, qui ne dissimule rien de la complexion solide de l’acteur de film d’action, ex-standuper, déjà promis à une carrière d’étoile. Barbe assez longue. Look de baroudeur. Un gros sac sur l’épaule, qu’il tient nonchalamment par la bretelle. Une certaine assurance se dégage. Le type avance. Sous mes yeux, il se dirige vers une maison en pilotis, monte les marches, entre et s’arrête sur le seuil, dans l’ombre. On voit à peine son visage. Dans la maison, il y a un autre type étrange que je prends d’abord pour un méchant. C’est un asiatique au visage entièrement recouvert de tatouages, une pratique à laquelle je suis, depuis peu, sensibilisé, en tant que résident de Nuku-Hiva, îles Marquises. Tout de même… Ninja ou gangster, il n’a pas l’air très hospitalier. Face à lui, Tomer a tout du Christian Bale dans le premier Batman de la trilogie de Nolan. Un mec qui fuit son destin. Un type qui s’est échappé d’une vie de bureau, de déjeuners d’affaires et d’O. P. A. On ne sait pas vraiment d’où…
