Aspiré par la vague rap des années 2000, Georgio en est ressorti avec son propre style, nourri de rock et de littérature. À 30 ans, dont la moitié passée à rapper, le parisien a sorti son cinquième album studio cette année. La première fois que j’entends parler de Georgio, j’ai 13 ans. Ce n’est d’abord qu’un nom. Il faut bien comprendre que les rappeurs, chez les jeunes, s’échangent comme des cartes Pokémon. Entre potes, à coups de « tu connais untel […]
Aspiré par la vague rap des années 2000, Georgio en est ressorti avec son propre style, nourri de rock et de littérature. À 30 ans, dont la moitié passée à rapper, le parisien a sorti son cinquième album studio cette année. La première fois que j’entends parler de Georgio, j’ai 13 ans. Ce n’est d’abord qu’un nom. Il faut bien comprendre que les rappeurs, chez les jeunes, s’échangent comme des cartes Pokémon. Entre potes, à coups de « tu connais untel ou untel ? » On les attrape dans nos baladeurs, téléphones – on les streame. Je fais partie de la génération rap et Internet. Une génération de dénicheurs. La rencontre arrive quelques mois plus tard, à La Rochelle, aux Francofolies, où je le découvre en chair et en os sur la grande scène. C’est l’époque d’À l’abri. Déjà, le rappeur impressionne. J’aime tout de Georgio : Soleil d’hiver (2013), Nouveau Souffle (2014), À l’abri (2014), Bleu noir (2015), Héra (2016), Héra réédition (2017), XX5 (2018), Sacré (2021) et Années sauvages (2023). J’aime sa rage maîtrisée, chargée de colère, complètement dépouillée. Son phrasé, l’intelligence et la subtilité de ses textes. Son travail sur les mots et les sonorités. J’aime sa simplicité et sa technicité. Dix ans plus tard, j’ai la chance de l’avoir au téléphone, alors qu’il prépare son Zénith. Direct, j’avoue : « Je suis un fan. » Petite précision pour ceux qui n’y connaissent rien. On mesure le talent d’un rappeur à trois choses : le style, le texte, le flow. Style et texte, vous devez connaître : en gros, comme un genre littéraire, la typicité du rap dans lequel il…
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