L’auteur m’avait prévenu en me donnant les épreuves : « Ce n’est ni drôle ni facile ; tu n’y trouveras pas de bons sentiments, tu vas te sentir mal en lisant. Ce n’est pas fait pour les hypersensibles. » Hypersensible certes, je suis avant tout curieux. Il me fallait essayer cette lecture comme une nouvelle drogue que tous mes amis auraient testée. Acide est de ces bouquins qui prennent au corps. On se surprend à s’arrêter avant d’avoir fini son paragraphe, on respire par […]
L’auteur m’avait prévenu en me donnant les épreuves : « Ce n’est ni drôle ni facile ; tu n’y trouveras pas de bons sentiments, tu vas te sentir mal en lisant. Ce n’est pas fait pour les hypersensibles. » Hypersensible certes, je suis avant tout curieux. Il me fallait essayer cette lecture comme une nouvelle drogue que tous mes amis auraient testée. Acide est de ces bouquins qui prennent au corps. On se surprend à s’arrêter avant d’avoir fini son paragraphe, on respire par la bouche, on a des bouffées de chaleur, on est persuadé que tous les usagers du bus savent quelle immonde description on est en train de lire. Camille est une protagoniste dont l’identité va soudain s’effacer pour se réduire au statut de victime. Diplômée d’une école de commerce, elle a trouvé à Paris un boulot plaisant. Normal, elle fait partie des beaux. Un soir, elle est aspergée d’acide sur un quai de métro. Après son agression, elle replonge dans l’existence comme on reconstruit une ville effacée par la guerre. Maladroitement, sans vraiment de plans. De son côté, Julien étourdit sa solitude à coups de recherches compulsives d’images obscènes, pour tenter de satisfaire son appétit sexuel. Allant de plus en plus loin dans l’horreur, il finit par tomber sur un visage en décomposition, celui de Camille. La culpabilité, étrangement absente chez l’agresseur inconnu, se concentre sur ces deux personnages. À elle, on explique que l’on ne se retrouve pas victime par hasard, qu’il y a toujours des racines au mal. Le…
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