Trois mois après avoir reçu le plus prestigieux des prix français, l’auteur de Veiller sur elle raconte en exclusivité « l’effet Goncourt » sur la psyché, l’image et le travail d’un écrivain. Il ne pensait pas l’avoir. Ni l’être. Il en est le 121e lauréat. «C’est le seul prix qui se conjugue avec les deux auxiliaires: on a le Goncourt et on est le Goncourt de l’année. Comme si ce prix nous auréolait d’une chose qui nous dépasse, couronne ou ailes, qui […]
Trois mois après avoir reçu le plus prestigieux des prix français, l’auteur de Veiller sur elle raconte en exclusivité « l’effet Goncourt » sur la psyché, l’image et le travail d’un écrivain. Il ne pensait pas l’avoir. Ni l’être. Il en est le 121e lauréat. «C’est le seul prix qui se conjugue avec les deux auxiliaires: on a le Goncourt et on est le Goncourt de l’année. Comme si ce prix nous auréolait d’une chose qui nous dépasse, couronne ou ailes, qui perdurent dans le temps.» L’avoir, c’est recevoir des nouvelles de personnes disparues qui vous félicitent, c’est voir les gens autour de soi, les amis comme les voisins, ainsi que les inconnus, ne plus vous regarder ni vous parler de la même manière. «Les gens se sont mis à balbutier en m’adressant la parole tout en s’en excusant, “c’est que je n’ai pas l’habitude de parler à un Goncourt”. Mais ils ne balbutiaient pas la veille ou l’avant-veille de la remise du prix!» s’amuse le concerné. L’avoir, c’est aussi toucher un chèque symbolique de dix euros et assister à l’envol des ventes de son livre. À ce jour, Veiller sur elle s’est déjà vendu à 450000 exemplaires, soit plus du double de Vivre vite de Brigitte Giraud l’année précédente. Une sécurité pour créer, enviable et désirable à qui a fait le vœu, très jeune et très fermement, de consacrer sa vie à l’écriture et de ne pas être réchauffé par un salaire qui tombe chaque mois. «Je sais la valeur de l’argent. Je…
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