L’entretien photographique de Maëlle

Elle le dit avec sérieux: cet album, dont elle a écrit ou coécrit chaque titre, est celui de la maturité. Elle n’a pas 22 ans mais a vécu plus d’aventures que si elle en avait mille. En 2018, Maëlle remporte «The Voice», saison 7, avec Zazie pour marraine, et tout s’accélère. «Je passais les épreuves de français. Je n’ai pas lâché le lycée et l’année suivante, j’ai eu mon bac.» En 2019 sort son premier disque, avec Calogero. Elle dit avoir alors un peu perdu pied. «Je n’étais pas préparée. J’étais excitée mais aussi terrifiée. Je me retrouvais dans un milieu inconnu, très masculin. Cela va mieux, mais il fallait que je mette mes mots sur mes maux.» Fil rouge raconte la mue de l’ado à la jeune femme, les interrogations et les incertitudes sur l’amour, l’amitié, l’avenir, la perte des illusions. «Trois ans de gestation, j’étais comme enceinte avec un très gros ventre», rit-elle. Le titre vient d’un livre de son enfance, l’histoire d’une petite fille qui traverse le monde avec une bobine de fil rouge pour ne pas se perdre. Comme le Petit Poucet et ses cailloux. Avec Stanislas Neff aux manettes et Noor pour complice sur les textes, la chanson-titre chante l’amour, l’emancipation, le bonheur, les obsessions, les craintes et la sensualite; On avait promis d’être sage rêve d’une fuite possible, Flash regarde dans le rétroviseur, Nuit bleue dit une ancienne amitie, Slow est une déclaration, La Flemme avoue la paresse et la peur. La voix de Maëlle, cristalline, survole…