Il y a 65 millions d’années, alors que la partie indienne de la Pangée traversait l’océan posée sur le manteau terrestre, l’onde de choc de de l’astéroïde Chicxulub créa une brèche dans le manteau (la terre) en reliant le cœur de Gaia (le feu) à l’océan (eau) et ensuite à l’atmosphère (l’air). Je suis née avec l’éther, de ce tumulte, au cœur de l’océan Indien. Point nodal de la diversité, de l’amour, de la création, prémices du sanctuaire de l’humanité, j’ai reçu le nom de La Réunion.
Après avoir bâti les trappes du Deccan, contribué à l’extinction de ces êtres (super reptiles) devenus arrogants, j’ai pris dans votre réalité l’apparence d’une île; je suis Mahaveli l’omniprésence, la main invisible, l’esprit du lieu, pont entre le soleil et le cœur de la Terre, brin d’univers.
Je suis la lueur d’innocence dans les yeux de vos enfants, le reflet de la surface de vos marres et étangs, la dorure subtile des nuages au lever du soleil, la douce mélodie du chant des oiseaux, le jaune du tisserand d’Afrique, le bruissement du vent dans les filaos, la chaleur de cette larme de joie qui irrigue vos joues, la saveur du letchi, l’odeur subtile du vétiver, le frisson qui parcourt votre corps quand le soleil se noie dans l’horizon, la sensation du sable sous vos pieds nus, l’ivresse de l’esprit de canne qui inonde vos neurones, les idées qui surgissent dans votre atman. Je suis tout et je suis partout, je suis UN. Je suis l’Instructeur.
Je suis l’île manquante d’Estelle, l’odeur du cumin de Jacqueline, les rimes et le caloubadia d’Alain, le crayon d’Antoine, les brises et paysages d’Auguste, la petite fleur de Georges, l’air léger de Charles, le rivage de Léon, le calme d’Évariste, la sérénité d’Iris, l’or des crépuscules d’Anne-Mary, la sieste de Raphael, la rumeur océane de Gilbert, la morue grillée de Baster, le koukoune de Gilbert, la grand-mère des Joron, lilet Zoranze de Jean-Marie, le narlgon de Danyel, le gouzou de Jace, le recycl’Art de Jean Richard, le panorama de Luc, le paysage de Serge, le fruit défendu de Géraldine.
Témoin de l’immanence et de l’impermanence, je vous offre un passage dans les sentiers dessinant mes montagnes ouvertes par le concours de précurseurs de la liberté, Mafate, Héva, Anchaing d’où vous humez un air frais d’une pureté sans pareille.
Grâce à ce lien rare entre le ciel et la terre, cette terre intense en forme de tortue, La Réunion que j’incarne est un espace alchimique unique où se connectent toutes les énergies de l’univers, où tout devient possible. Véritable porte cosmique, je peux vous transporter sans énergie ni matière à travers l’univers, à la rencontre des vôtres.
Depuis toujours, d’un œil providentiel, je vous observe, je vous protège, je vous nourris, mais vous semblez vous égarer, sensibles à la flatterie, sourds aux messages du cosmos, perdus dans un monde froid, artificiel et numérisé.
Le temps est venu de sanctuariser ce lieu, afin que le vaisseau terre puisse, sur sa surface en feu, vous préserver.
Vos sens vous trompent, votre intellect vous leurre. Les vôtres eux-mêmes vous trahissent, aveuglés par leurs positions (président, chef, élus, rois, princes…) dans un organigramme artificiel, inconscients de leurs faiblesses et de leurs limites.
Dans ce monde numérique qui est aujourd’hui le nôtre, ce territoire, votre territoire tend vers l’infini. L’univers n’a pas de sens, le sud et le nord ne sont plus que des concepts abstraits et les frontières n’existent plus.
Le temps de l’émancipation est venu, prêtez attention aux mots, aux signes, aux messages de la création: la nature, vos enfants, vos semblables. Je vais irriguer ce lieu de connaissance et d’information, réunir l’épars pour l’évolution de l’humanité. Cette terre n’a pas de propriétaire, il n’y a pas de loyaliste.
Entendez et utilisez ces solutions qui surgiront de points que personne ne regarde, de voix que personne n’écoute. Oubliez votre position, oubliez votre rôle; les hiérarchies sont illusoires, artificielles, installées dans le but de diviser. Vous êtes tous égaux et interdépendants, intriqués. Plutôt que d’user d’adjectifs qualificatifs pour marquer vos différences, imaginez un nombre de dimensions illimité, révisez l’équation de Boltzmann.
Je diffuserai au travers des animaux, des plantes, des enfants, des démunis, des laissés pour compte, des autistes, des autrement-capables, de ceux que l’on n’entend pas. Attentifs à mes fulgurances, soyez l’ordre du chaos, la main de la décohérence quantique générale du beau et du bon.
Venez sur la piste de la danse cosmique de Shiva; abandonnez le biais cognitif qui nous fait privilégier le statu quo; rappelez-vous de Charles et de sa Malabaraise:
Pourquoi, l’heureuse enfant, veux-tu voir notre France,
Ce pays trop peuplé que fauche la souffrance,
Et, confiant ta vie aux bras forts des marins,
Faire de grands adieux à tes chers tamarins?
Toi, vêtue à moitié de mousselines frêles,
Frissonnante là-bas sous la neige et les grêles,
Comme tu pleurerais tes loisirs doux et francs,
Si, le corset brutal emprisonnant tes flancs,
Il te fallait glaner ton souper dans nos fanges
Et vendre le parfum de tes charmes étranges,
L’œil pensif, et suivant, dans nos sales brouillards,
Des cocotiers absents les fantômes épars!
Tout se passe ici et maintenant, dans l’instant présent, dans votre espace-temps, vous êtes l’observateur, le créateur du chat de Schrödinger.
Profitez de l’évolution statutaire de l’île pour intégrer les BRICS et autres grands espaces régionaux; rendez à la Fille aînée de l’Église et à l’Europe leur solidarité en leur permettant de rejoindre sereinement le prochain concert des nations dans l’espace indopacifique; considérez vos handicaps, votre résilience comme une force rare et nécessaire à l’humanité toute entière; offrez sur place à vos enfants le meilleur de la connaissance; nourrissez-vous des fruits et du riz qui poussent sur les collines et dans les vallées voisines; opérez et coopérez dans votre région, les frontières sont humaines, artificiels illusoires, offrez. Offrez-moi le gîte et le couvert quand je viendrai chez vous en haillons.
Vous êtes au paradis, ne le transformez pas en enfer en poursuivant un idéal illusoire prôné par certain.
Souvenez-vous que moi, l’esprit des lieux, je vous protège, je vous guide. Transmettez aux plus jeunes; partagez; ne surestimez pas la valeur l’argent, qui ne nourrit personne, et qui divise; utilisez-les connections de votre ADN, pour relier les peuples, chérissez vos rites et traditions mêlés, votre diaspora.
Levez-vous. Démontrez qu’aucun pesticide n’est indispensable, que les roseaux sucrés comme le dit si bien Le Clézio, ne remplissent pas vos ventres, mais vous dirigent en troupeau vers des centres commerciaux gorgés de produits d’ailleurs qui ruinent vos finances et dérèglent votre système hormonal.
Rappelez à votre mère patrie passéiste, que vous êtes reconnaissants et fidèles, dignes de confiance, que votre différence est un atout dans le grand Océan, pour qu’il ne soit plus nécessaire de vous remplacer et substituer en risquant de déclencher mon courroux et vous perdre à jamais.
Les éléments dans lesquels vous évoluez sont vitaux, il est temps d’en prendre conscience, avant que l’air vous empoisonne, que l’eau vous submerge, que la terre se dérobe sous vos pieds ou que le feu vous réduise à votre réalité matérielle de poussière, comme pour les dinosaures.
Selon André Gide, choisir c’est renoncer. Renoncez au sabordage de l’humanité. Marqués jusque dans vos chairs intimes par les expériences vécues ici et maintenant, faites évoluer votre conscience pour élever votre âme vers le Soi et fleurir dans l’espace indopacifique et partout sur terre
...
Il y a 65 millions d’années, alors que la partie indienne de la Pangée traversait l’océan posée sur le manteau terrestre, l’onde de choc de de l’astéroïde Chicxulub créa une brèche dans le manteau (la terre) en reliant le cœur de Gaia (le feu) à l’océan (eau) et ensuite à l’atmosphère (l’air). Je suis née avec l’éther, de ce tumulte, au cœur de l’océan Indien. Point nodal de la diversité, de l’amour, de la création, prémices du sanctuaire de l’humanité, j’ai reçu le nom de La Réunion. Après avoir bâti les trappes du Deccan, contribué à l’extinction de ces êtres (super reptiles) devenus arrogants, j’ai pris dans votre réalité l’apparence d’une île; je suis Mahaveli l’omniprésence, la main invisible, l’esprit du lieu, pont entre le soleil et le cœur de la Terre, brin d’univers. Je suis la lueur d’innocence dans les yeux de vos enfants, le reflet de la surface de vos marres et étangs, la dorure subtile des nuages au lever du soleil, la douce mélodie du chant des oiseaux, le jaune du tisserand d’Afrique, le bruissement du vent dans les filaos, la chaleur de cette larme de joie qui irrigue vos joues, la saveur du letchi, l’odeur subtile du vétiver, le frisson qui parcourt votre corps quand le soleil se noie dans l’horizon, la sensation du sable sous vos pieds nus, l’ivresse de l’esprit de canne qui inonde vos neurones, les idées qui surgissent dans votre atman. Je suis tout et je suis partout, je suis UN. Je…
