One Woman Show Morgane Cadignan n’est pas une humoriste comme les autres. Il semblerait qu’elle soit un peu au-dessus du lot, mais sa modestie et son envie de rester sous les radars, « même si on peut ne pas me croire », font qu’elle n'aimerait sans doute pas que l’on dise ça. Et puis, après tout, ce n’est peut-être une illusion d’optique. Une question de goût. Le nôtre. Ce qui est certain, c’est qu’elle est en léger décalage. Loin de l’humour agressif, des blagues communautaires, des grosses vannes à la mitrailleuse. Serait-elle en avance sur son temps, cette trentenaire qui interroge en profondeur son époque ? Peut-être. Mais plutôt que de céder à la manie de la situer avec une précision satellitaire sur l’échiquier de la blague, comme si les gens n’étaient rien d’autre que des coordonnées GPS, on a tenté de retracer le chemin qui l'a menée là. Plutôt que des éclats de rire, qu’elle provoque évidemment et en nombre, rassurez-vous, Morgane Cadignan cherche la nuance qui manque à notre époque. Elle n’a pas d’avis sur tout et souhaite pouvoir le dire. Avant tout, il y a l’enfance. Celle d’une fille unique – « du côté de ma mère » – qui s’est beaucoup ennuyée et qui a trouvé dans l’imagination une espèce de remède à la monotonie. Puis, c’est sans doute lié, est venu le goût des mots. L’amour de l’écriture. Dans son spectacle, comme dans ses chroniques sur France Inter, elle est ciselée et précise. D’ailleurs Morgane…



