L’entretien photographique de Camille Étienne

Isabelle Lortholary et Alexandre Isard

Militante ou activiste écologique, peu importe le nom qu’on lui donne, dit-elle, pourvu qu’on n’y accole pas l’adjectif hystérique : « Je ne compte pas le nombre de fois où, avant d’entrer sur un plateau télé, on m’a dit : “Ne faites pas peur, restez positive, souriez, ne démoralisez pas…” On en est encore là ? » Citant le philosophe Jean-Pierre Dupuy (« Le meilleur moyen d’éviter les catastrophes, c’est de les penser ») ou Étienne de La Boétie (« Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux »), la jeune femme de 25 ans, connue notamment pour ses actions de désobéissance civile, avoue que l’impuissance l’a tentée. Elle y a résisté, consciente que « la peur est l’inverse de l’immobilisme et que c’est avoir conscience du danger qui nous fait agir et réagir ». Avec son livre, elle espère embarquer le plus de gens possible. « En fatiguant une population, on empêche qu’elle s’organise collectivement. » 176 pages à toute allure, qui tiennent du manifeste autant que du récit personnel, nourries de penseurs qui l’ont précédée et inspirée. « Je ne fais aucune concession sur la droiture de mes sources et la pertinence de mes idées. Mais, bien sûr, mon regard est biaisé par mes origines » : un hameau de six maisons en Savoie, où elle a grandi entre un père guide de montagne et une mère ancienne membre de l’équipe de France de snowboard, où elle s’émerveillait des neiges éternelles des montagnes alentour. Avec la spontanéité de sa jeunesse, elle pose dans les jardins du musée Rodin sous l’œil du photographe Alexandre Isard.

 

Une attitude pour illustrer le fait d’être une activiste et militante écologique ? 

 

Vous lorsque vous écrivez ?

 

Vous devant les glaciers de votre enfance ?

 

Vous face aux politiques environnementales des gouvernements occidentaux ?

 

Camille Étienne, ministre de l’Environnement et du Développement durable ?

 

Pour un soulèvement écologique. Dépasser notre impuissance collective, éd. du Seuil, 176 p., 18 €.

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Militante ou activiste écologique, peu importe le nom qu’on lui donne, dit-elle, pourvu qu’on n’y accole pas l’adjectif hystérique : « Je ne compte pas le nombre de fois où, avant d’entrer sur un plateau télé, on m’a dit : “Ne faites pas peur, restez positive, souriez, ne démoralisez pas…” On en est encore là ? » Citant le philosophe Jean-Pierre Dupuy (« Le meilleur moyen d’éviter les catastrophes, c’est de les penser ») ou Étienne de La Boétie (« Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux »), la jeune femme de 25 ans, connue notamment pour ses actions de désobéissance civile, avoue que l’impuissance l’a tentée. Elle y a résisté, consciente que « la peur est l’inverse de l’immobilisme et que c’est avoir conscience du danger qui nous fait agir et réagir ». Avec son livre, elle espère embarquer le plus de gens possible. « En fatiguant une population, on empêche qu’elle s’organise collectivement. » 176 pages à toute allure, qui tiennent du manifeste autant que du récit personnel, nourries de penseurs qui l’ont précédée et inspirée. « Je ne fais aucune concession sur la droiture de mes sources et la pertinence de mes idées. Mais, bien sûr, mon regard est biaisé par mes origines » : un hameau de six maisons en Savoie, où elle a grandi entre un père guide de montagne et une mère ancienne membre de l’équipe de France de snowboard, où elle s’émerveillait des neiges éternelles des montagnes alentour. Avec la spontanéité de sa jeunesse, elle pose dans les jardins du musée Rodin sous l’œil du photographe Alexandre…

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