Un dernier instant, un dernier livre, un dernier tour de piste pour un nom, devenu grand : Antoine Volodine. Tout se passe en une seconde, aussi vite qu’une vie. Dans Vivre dans le feu, l’espace-temps se dilate. Sam, soldat d’une armée indéterminée, voit fondre vers lui une vague de napalm. Voilà sa dernière seconde venue et sa vie repasse dans son esprit, en quelques tableaux et personnages très singuliers. C’est en même temps la «dernière seconde» de l’écrivain Antoine Volodine […]
Un dernier instant, un dernier livre, un dernier tour de piste pour un nom, devenu grand : Antoine Volodine. Tout se passe en une seconde, aussi vite qu’une vie. Dans Vivre dans le feu, l’espace-temps se dilate. Sam, soldat d’une armée indéterminée, voit fondre vers lui une vague de napalm. Voilà sa dernière seconde venue et sa vie repasse dans son esprit, en quelques tableaux et personnages très singuliers. C’est en même temps la «dernière seconde» de l’écrivain Antoine Volodine qui, par une mise en abyme, nous donne ici à relire, par des échos, ses 21 précédents livres, car, s’il n’est pas menacé d’être brûlé par le napalm, il a décidé que Vivre dans le feu serait son dernier opus sous ce nom. En lisant ces pages, le lecteur assiste ainsi au crépuscule de l’œuvre volodinienne, qui jette ses «derniers feux», même si le même écrivain la poursuit – si tant est qu’elle ne soit pas parvenue déjà à son terme – sous d’autres pseudonymes. Au total, qu’il écrive sous les hétéronymes de Lutz Bassmann, Manuela Draeger ou d’autres, Volodine compte achever sa cathédrale au chiffre clé de 49 livres, soit autant de jours que l’âme d’un défunt, au Tibet, est censée passer dans le «Bardo» – intervalle du bouddhisme lamaïque avant la renaissance sous une nouvelle enveloppe corporelle. Mais revenons-en à Vivre dans le feu. Le ton est donné d’emblée par l’autodérision: «Et vu comme ça, au jugé, je dispose d’une seconde. J’ai donc tout mon temps.» On y retrouve le biotope des fictions…
La suite est reservée aux abonné(e)s
Déjà abonné(e) ? connectez-vous !