Littératures, entre totems et tabous

William Marx : Des livres et des hommes

Propos recueillis par Victor Dumiot et William Emmanuel

Existe-t-il un point commun entre les productions littéraires mondiales qui justifie que l’on parle de « littérature universelle » ? Selon William Marx, professeur au Collège de France, ce qui définit l’ambition littéraire, c’est le plaisir procuré par le langage et le récit.   Partant du constat que la littérature est un fait universel, d’extension mondiale et d’envergure transhistorique, William Marx propose, dans le cadre de sa chaire Littératures comparées au Collège de France, des recherches sur l’évolution des systèmes esthétiques et du […]

Existe-t-il un point commun entre les productions littéraires mondiales qui justifie que l’on parle de « littérature universelle » ? Selon William Marx, professeur au Collège de France, ce qui définit l’ambition littéraire, c’est le plaisir procuré par le langage et le récit.   Partant du constat que la littérature est un fait universel, d’extension mondiale et d’envergure transhistorique, William Marx propose, dans le cadre de sa chaire Littératures comparées au Collège de France, des recherches sur l’évolution des systèmes esthétiques et du statut de la littérature depuis l’Antiquité. L’objectif de ce spécialiste de Paul Valéry – dont il a édité les Cours de poétique (éd. Gallimard) – est d’entrouvrir la porte de la bibliothèque mondiale afin de nous faire prendre conscience que la littérature n’est pas une, mais multiple.   Dans le cadre de vos cours au Collège de France, vous vous intéressez aux littératures comparées. Pourquoi au pluriel ? J’ai tenu au pluriel parce qu’en disant « littérature comparée » au singulier, on sous-entend une étude de la littérature qui ne se préoccupe pas des barrières linguistiques, culturelles et nationales. On présuppose quelque chose qui me dérange, à savoir qu’existerait la Littérature. Et donc un système disposant d’un certain type de protocole de lecture, d’édition et de diffusion des textes, là depuis toujours. Or ce type de protocole n’existe que depuis deux siècles, environ. Ainsi, apposer la marque du pluriel, c’est une façon pour moi de sortir de ce système-là, d’aller chercher des textes qui existent en dehors de notre système littéraire, national ou global.…

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