Le murmure porteur d’Hélène Dorion

Pour l’auteure québécoise, dont le recueil Mes forêts figure au programme du bac cette année, la poésie invite à percevoir les « beautés paradoxales » de notre univers chaotique.   Difficile de rêver d’une plus belle consécration que de figurer au programme du baccalauréat de français. D’autant plus lorsque l’on est la première femme vivante à faire l’objet d’une telle confiance. Une «presque-anomalie» dont Hélène Dorion sait capter la valeur et la beauté avec, toujours, une humilité sans égale. «Je n’avais pas écrit mon livre pour ça au début, mais savoir que cette décision va permettre à Mes forêts d’atteindre la génération des 17-18 ans me comble de joie. Parce qu’après tout, les thématiques qui y sont abordées les concernent directement.» Née en 1958 à Québec, la poétesse, romancière et essayiste, a d’abord enseigné dans un cégep (un campus entre le secondaire et le supérieur). La trentaine d’ouvrages publiés depuis les années 1980 lui ont valu de nombreux prix des deux côtés de l’Atlantique et d’être élue membre de l’Académie des lettres du Québec. Son travail, traduit dans une dizaine de langues, en a fait l’une des figures principales de la poésie francophone. Elle sait que notre lien avec le monde a besoin d’être réaffirmé, et la poésie semble être l’espace parfait pour questionner notre rapport distancié aux choses. «C’est quand même la tâche de la poésie de nous remuer dans nos convictions, dans notre manière d’être, de venir créer une petite brèche dans notre perception.» Dans les œuvres d’Hélène Dorion prime «toujours et…