Hélène Zimmer livre un nouveau roman qui interroge sur la place de l’écrit à l’heure où la situation écologique et géopolitique offre peu de perspectives à la jeunesse. C’est à Biarritz que j’ai découvert la fin du monde. Il y a des sauveteurs aux lèvres jaunes et aux habits moulants, un enfant qui se noie dans un bleu sombre à cause des vagues gigantesques, et le vent d’est qui frappe depuis le grand phare. Mon short est trempé. « Une tempête arrive », on crie dans des haut-parleurs, installés sous le casino blanc. Lou, impassible, continue de me dessiner, des crayons de couleur recouvrent notre serviette. Fais comme si de rien n’était, semble-t-elle me dire. La pluie s’abat, des éclairs zèbrent le ciel, et déjà les coups de sifflet, les cris, des parents qui pleurent. Je poursuis ma lecture de ce surprenant roman d’Hélène Zimmer, Les Dernières Écritures. Elle m’a déjà bien intéressé avec sa Réserve, une exploration audacieuse, intelligente, et ultra contemporaine des conflits d’aménagement. Le roman fait trembler le sable. On y suit une galerie de personnages, à commencer par cette professeure qui, sur un coup de tête, après des brisures au cœur (un copain goujat qui la largue pour son ex, parce que finalement il est peut-être mieux avec celle d’avant), décide de faire étudier non pas Racine, non pas Molière, non pas Corneille (je ne connais que ces trois-là), mais « Le Bilan ». Ce satané rapport, composé par un panel de scientifiques tous très diplômés, qui nous indique simplement,…
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