Notes d’espoir et de désespoir

On imagine que les mêmes questions lui ont été posées cent fois. « Quand avez-vous commencé ce travail de collecte ? Pourquoi l’avoir entamé ? Qu’est-ce qui vous anime ? » Mais Francesco Lotoro répond à chacune d’elles avec exaltation. À l’exception d’une. Le pianiste, compositeur et chef d’orchestre italien ne révèle jamais ce qui l’a motivé à se lancer dans l’entreprise faramineuse à laquelle il consacre sa vie : collecter toute la musique écrite, composée, chantée dans les camps de captivité entre 1933 et 1953. « Ce travail a plusieurs points de départ et un seul point d’arrivée : que toute la musique concentrationnaire soit consignée dans une encyclopédie », résume-t-il sobrement. Ces recherches commencent en Tchécoslovaquie, en 1988, alors qu’il n’a que 24 ans. Il s’y rend après avoir appris l’existence, durant la Seconde Guerre mondiale, du ghetto de Theresienstadt (Terezín en tchèque), présenté par les nazis comme une « implantation juive modèle », en réalité un lieu de transit pour les Juifs avant leur départ pour les camps d’extermination. S’y trouvaient un grand nombre d’intellectuels et d’artistes, dont des musiciens autorisés à posséder des instruments et à en jouer. À Prague, Francesco Lotoro rencontre des survivants et récupère ses premières partitions. La question du bonheur et, plus largement, celle du plaisir sont devenues centrales dans la recherche médicale. À l’université de Fribourg, en Suisse, une équipe de chercheurs tente de localiser dans le cerveau des rats la zone précise d’où le rire jaillit. La biologiste Diana Roccaro est une chatouilleuse de rats professionnelle. Chez certains rongeurs, une…